Il aura fallu être brave pour subir cette rude année 2020. En bambara, la langue la plus parlée au Mali, brave se dit Dankélé.

C’est précisément le titre du deuxième album de cette infernale machine à danser qu’est le Bamba Wassoulou Groove, groupe fondé en 2013 pour ressusciter la musique et l’esprit de Zani Diabaté et son Super Djata Band, qui firent les grandes heures de la folle nuit bamakoise des années 70 et 80.

Ici pas de parole griotique, mais du groove, du groove, et encore du groove, pour danser bien sûr, mais aussi selon les mots de son leader le batteur Maguett Diop, donner du courage et de l’entrain aux travailleurs qui chaque jour se lèvent pour gagner durement leur pain. Composé de 6 virtuoses dont 3 guitaristes, le groupe compte dans ses rangs d’anciens musiciens du fameux Rail Band de Bamako, cet orchestre qui jouait tous les samedis soirs au buffet de la gare de Bamako à l’arrivée de l’express de Dakar et qui a vu passer en son sein des légendes comme Salif Keita, Mory Kanté ou encore Djelimady Tounkara.

Tout au long de ces 11 pistes, les guitares s’entrelacent et se mêlent aux rythmes endiablés pour un résultat d’une virtuosité et d’une grâce folle, entre funk mandingue, rock du désert et transe festive de tous les instants. Redonner du courage, le sourire et l’esprit de la fête, c’est ce que nous offre le Bamba Wassoulou Groove.

Ne boudez pas cette chance, nous en avons plus que jamais besoin.