Roman
Térébenthine
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Carole Fives, après s’être intéressée au rôle d’une mère célibataire dans Tenir jusqu’à l’aube, revient avec un joli texte engagé et militant qui décrit avec justesse le monde de l’art et de ses écoles.
La narratrice, dix-huit ans à peine, intègre pour une période de trois ans, les Beaux-Arts à Lille. Elle y rencontre deux étudiants : Luc et Lucie. Elle partage avec eux la même ambition : apprendre la pratique et les théories de la peinture pour devenir artiste. Mais, aux Beaux-Arts, professeurs et étudiants leur font rapidement comprendre que la peinture n’est plus un art, mais une vieillerie qui n'intéresse personne. Au début des années 2000, il faut parler d’art conceptuel, de performances, de vidéo et d’art numérique.
Les trois étudiants, surnommés les « Térébenthines », vont pourtant s’accrocher et tenter de réinventer la peinture et le dessin dans les caves de l’école où ils sont relégués, et oser s’affirmer contre leurs camarades et professeurs. Après des années de déception et d’incompréhension, Lucie passe le Capés pour devenir professeur d’Arts plastiques, la narratrice devient écrivaine. Luc, le seul à être resté fidèle à la peinture, ne survivra pas.
En revenant sur ses années Beaux-Arts, Carole Fives pose les vraies questions : qu’est-ce qu’être artiste, comment le devient-on ? Est-ce un statut réservé aux hommes ? Un roman féministe qui montre avec finesse la place faite aux femmes dans le monde de l’art et la difficulté de se trouver un chemin.